
Il s'agit d'une étude sociologique sur la manière dont on se représente la femme divorcée et le regard que l'on porte sur elle. Dans le contexte culturel marocain, le divorce est perçu comme une tare sociale, comme une sanction, comme l'expression de l'échec qui rappelle un chapitre sombre de sa vie personnelle. Les valeurs sociales dominantes, pour le moins sexistes, s'inscrivent dans ce contexte. Nous avons surtout essayé de percer et de décrypter le regard stigmatisant qu'on porte sur
elles, tout simplement parce que l'union conjugale a été interrompue, pour une raison ou une autre.
Ecrire sur la femme constitue toujours un ouvrage à l'état d'ébauche.
Une histoire contée par les femmes divorcées, leur propre histoire, à travers les tribulations qu'elles endurent et les stigmatisations qu'elles subissent.
C'est avec la même spontanéité et le même naturel qu'elles livrent leurs impressions sur les revers qu'elles doivent gérer, et sur la méchanceté de leurs prochains. Cela peut paraître banal de décrire cette séquence de la vie des femmes divorcées. Cette « banalité» est essentielle en sociologie ; elle permet de se pencher sur le quotidien des acteurs sociaux. La vie sociale est faite de vies quotidiennes. Celles-ci fonctionnent en vertu de valeurs auxquelles adhèrent les individus et les représentations qu'on se fait des choses de la vie. C'est ce qu'on appelle communément en sociologie la culture dominante. Cela peut paraître aussi comme une intrusion que d'inviter les femmes ayant vécu le divorce à s'exprimer sur leur vie de tous les jours. Il n'en est rien. Ces femmes ont ressenti, chacune à sa manière, qu'on s'intéressait à elles.
Un essai où le témoignage se mêle à l'engagement, et je conçois celui-ci comme une manière, parmi d'autres, d'apporter sa brique. Un témoignage simple et direct, qui se nourrit de sentiments sincères, ceux d'honnêtes femmes qui ont du mal à comprendre et à gérer leur stigmatisation. C'est dire que la vie des femmes divorcées est loin d'être un long fleuve tranquille.
Il n'empêche que ces femmes se battent pour s'en sortir.
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Oct 19, 2024
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Oct 20, 2024